Le bail étudiant lie un bailleur et son locataire pour une durée de neuf mois. Il représente une alternative au contrat de location meublée. S’il existe de nombreuses similitudes entre ces deux contrats, ils restent deux entités distinctes. En effet, le bail étudiant offre plus de souplesse et s’adapte mieux aux besoins des étudiants. Zoom sur les particularités du bail étudiant.
Un bail se définit comme un contrat par lequel un bailleur s’engage à mettre à disposition d’un locataire son logement moyennant le paiement d’un loyer.
Le bail étudiant a été créé par la loi du 6 juillet 1989 pour répondre aux besoins spécifiques des étudiants. Il s’agit d’une variante du contrat de location meublée. Sa principale différence est sa durée. Elle est de neuf mois dans un bail étudiant au lieu d’un an en location meublée classique. Cette durée de bail réduite est pensée pour s’adapter au rythme d’une année universitaire.
Le bail étudiant est un sous-type de bail d’habitation meublée. Cela signifie que le logement proposé au titre d’un bail étudiant doit répondre aux exigences d’un bail de location meublée, et notamment être fourni avec un mobilier suffisant pour assurer une vie décente au locataire sans qu’il ait besoin d’acheter des meubles supplémentaires.
La liste exhaustive des éléments de mobiliers qui doivent être présents a été établi par le décret du 31 juillet 2015 :
La présence de ce mobilier est obligatoire pour obtenir le droit de qualifier son logement de meublé. Dans le cas contraire, le locataire est en droit de saisir le tribunal judiciaire et un juge pourra ordonner la requalification du logement en location vide. Or, le contrat de location vide est fondamentalement différent du bail étudiant.
Comme son nom l'indique, le bail étudiant est destiné à une personne ayant un statut étudiant. Le bailleur est en droit d’exiger la présentation de document prouvant le statut étudiant du locataire comme un certificat de scolarité par exemple.
Les étudiants en alternance ou en contrat de professionnalisation ne sont pas éligibles au contrat étudiant car ils ont un statut de salarié.
Bien sûr, le bail étudiant n’est pas la seule alternative pour les étudiants à la recherche d’un logement à louer. Ils peuvent très bien louer un bien au titre d’un contrat de location vide ou meublée.
Par ailleurs, le bailleur peut proposer à l'étudiant de signer un bail de mobilité, une autre alternative au contrat de location meublée classique.
Le bail de mobilité est sûrement le bail le plus flexible qui existe avec une durée qui peut aller de un à dix mois. Il s’adresse aux locataires ayant des besoins temporaires comme des étudiants, des personnes en stage, en formation professionnelle, ou en mission temporaire
Tout comme le contrat de location meublée, le bail étudiant est établi par écrit. Une fois le document signé par toutes les parties prenantes, chacune d’entre elles devra garder en sa possession un exemplaire.
Le bailleur peut exiger la présence d’une caution solidaire. Il s'agit d'une personne physique ou morale qui s’engage à s’acquitter du loyer en cas d’impayés du locataire. Dans ce cas, celle-ci devra également conserver un exemplaire du contrat.
Pour que le bail soit valide les parties prenantes peuvent procéder par :
En signant le bail, bailleur, locataire et caution solidaire s’engagent formellement à respecter toutes les clauses et conditions du contrat à partir de la date de prise d’effet.
La date de prise d’effet correspond à la date de remise des clés du logement. Cette date peut être différente de la date de signature du bail. C’est donc à partir de la remise des clés et de l’entrée dans le logement que :
Comme mentionné précédemment, la durée d’un bail étudiant est de neuf mois. Il ne peut en aucun cas dépasser ce délai. Le bail étudiant n’est donc pas renouvelable de manière tacite. Cependant, il est possible pour les parties prenantes d’établir un nouveau contrat étudiant lorsque le premier arrive à échéance.
Un bail étudiant s’étend généralement de septembre à mai. Le bailleur peut donc disposer de son logement pendant l’été pour une location saisonnière par exemple.
Le bail étudiant est signé pour une durée de neuf mois. Cependant, le locataire conserve le droit de quitter son logement et déménager en résiliant son contrat à tout moment. Pour donner son congé, le locataire doit simplement prévenir son bailleur de sa volonté de résilier par anticipation le contrat par lettre recommandée avec accusé de réception, par acte d'huissier ou par remise en mains propres contre émargement ou récépissé.
Le propriétaire ne peut refuser une demande de résiliation. Il n’est donc pas nécessaire de mentionner le motif de la demande de congé.
Pour que le congé soit valable, le locataire doit respecter un préavis d’un mois qui commence à courir le jour suivant la réception du courrier de notification. Il est en droit de rendre les clés et de quitter le logement avant la fin du préavis. En revanche, il reste redevable du loyer jusqu’à la fin de celui-ci.
Dans le cadre d’un bail étudiant, le propriétaire ne peut donner congé à son locataire. Une fois le contrat signé, le propriétaire n’a pas la possibilité de mettre fin au contrat avant la fin de la durée du bail.
Le décret du 29 mai 2015 dispose que tous les contrats de location meublée, dont le bail étudiant, doivent être conformes au contrat type et mentionner les clauses suivantes :
Le bail apporte des précisions sur l’identité de toutes les parties prenantes et mentionne :
Dans le cas d’un bail étudiant, le logement a pour vocation d’être la résidence principale du locataire. Dans ce cas, on dit que le logement est à usage d’habitation.
Une résidence principale est un logement où le locataire réside au moins huit mois dans l’année.
Par ailleurs, le bail doit donner un descriptif précis des espaces suivants :
Le bail doit également faire mention de :
Le bail étudiant doit fixer le montant du loyer ainsi que les modalités de paiement de celui-ci. Dans la plupart des cas, le bailleur est en droit de fixer le montant du loyer qu’il souhaite. Il est cependant conseillé de respecter le prix du marché au moment de la mise en location.
Le contrat devra également mentionner le loyer du précédent locataire.
Par ailleurs, si le logement se trouve en zone tendue, alors le contrat de bail devra respecter le dispositif d’encadrement des loyers fixé par le gouvernement pour lutter contre le déséquilibre du marché de l’immobilier sur ces territoires.
Ce dispositif dispose qu’un bailleur n’a pas le droit d’augmenter son loyer entre deux locataires sauf si :
À l’encadrement des loyers, s’ajoute également une autre mesure : le plafonnement des loyers. Ce dispositif n’a été mis en place que dans les villes de Paris, Lille, Hellemmes et Lomme. Dans ces villes, un arrêté préfectoral fixe un loyer de référence majoré que les bailleurs n’ont pas le droit de dépasser. Si le logement se trouve dans l’une de ces villes, le contrat devra alors mentionner le montant du loyer de référence majoré en vigueur au moment de la signature du bail.
Le montant du loyer de référence est disponible sur le site du service public pour les villes de Paris, Lille, Hellemmes et Lomme.
Cependant, si le logement présente des caractéristiques de confort ou de localisation exceptionnelles, le bailleur pourra appliquer un complément de loyer et dépasser ainsi le loyer de référence majoré. Dans ce cas, le bail étudiant devra mentionner le montant du complément de loyer ainsi que la liste des caractéristiques justifiant sa présence.
La loi ne définit pas de façon précise les caractéristiques justifiant un complément de loyer. Si le locataire souhaite le contester, il dispose d’un délai de trois mois après la signature du bail pour saisir la commission départementale de conciliation par lettre recommandée avec accusé de réception.
Il est possible pour un bailleur de faire ajouter une mention dans le bail qui prévoit la révision du loyer une fois par an. Pour cela, le contrat doit mentionner la date de révision, le trimestre de référence qui servira pour calculer le nouveau loyer ainsi que les modalités de révision du précédent locataire.
Si le logement est vide depuis 18 mois, le bailleur n’est pas obligé de mentionner les modalités de révision du précédent locataire.
Le bailleur peut faire réviser son loyer à la hausse tous les ans en se basant sur l’indice de référence des loyers (IRL) publié par l’INSEE de manière trimestrielle.
Pour les biens situés en copropriété, les copropriétaires sont redevables des charges relatives à l'exploitation et l’entretien des parties communes de la copropriété. Le bailleur peut demander à son locataire de s’acquitter d’une partie des charges. On parle alors de charges récupérables.
Celles-ci comprennent par exemple tous les frais relatifs à l’utilisation et à l’entretien d’un ascenseur (électricité, contrat de maintenance, etc.) ou les dépenses relatives à l’entretien d’un parking ou d’un espace vert.
La liste de charges récupérables est disponible sur le site du service public.
Dans les faits, le bailleur avance cette somme au syndicat des copropriétaires, puis il se fait rembourser ces charges dans le loyer demandé au locataire.
Le bailleur est en droit d’exiger le versement de deux mois de loyer hors charges au moment de la signature du bail. C’est ce qu’on appelle un dépôt de garantie. Ce dispositif a pour but d’assurer au bailleur un fonds dans lequel il pourra puiser en cas d’impayés ou d’une détérioration de son bien. Il permet également de vérifier la solvabilité du locataire.
Lors de la remise des clés, le bailleur et le locataire organisent un état des lieux de sortie.
Si le bailleur constate des dégradations :
Le bailleur doit justifier par des factures toute retenue effectuée.
Si le bailleur ne constate pas de dégradation et que l’état des lieux de sortie est conforme à l’état des lieux d’entrée :
Si le logement se trouve dans une copropriété, le bailleur a le droit de conserver 20% du montant du dépôt de garantie en vue de la régularisation annuelle des charges locatives effectuées après l’organisation de l’assemblée générale. À compter de la date d’assemblée générale, il dispose d’un délai d’un mois pour restituer au locataire la somme restante.
Le bail étudiant doit lister la nature et le montant de tous les travaux réalisés depuis le dernier contrat de location.
Le bail étudiant comporte plusieurs annexes qui apportent des précisions au locataire sur le logement. Voici les différentes annexes :
Le présent contrat est conclu entre les soussignés :
Nom et prénom du bailleur :
Adresse :
désigné ci-après « le bailleur » ;
Nom et prénom du ou des locataires :
désigné ci-après « le locataire » ;
Le locataire dispose d’un garant : Oui / Non
Nom et prénom du garant :
Adresse du garant :
Il a été convenu ce qui suit :
Le présent contrat a pour objet la location d’un logement ainsi déterminé :
Consistance du logement :
Précisez les modalités de répartition de la consommation locataire
Précisez les modalités de réception de la télévision dans l’immeuble, modalités de raccordement internet etc. :
La durée du contrat et sa date de prise d’effet sont ainsi définies :
Le préavis du locataire est d’une durée de 1 mois.
Les parties conviennent des conditions financières suivantes :
Montant du loyer mensuel : (montant du loyer mensuel) €
Le cas échéant, modalités particulières de fixation initiale du loyer applicables dans les zones tendues
Le loyer du logement objet du présent contrat est soumis au décret fixant annuellement le montant maximum d’évolution des loyers à la relocation : Oui / Non
Le loyer du logement objet du présent contrat est soumis au loyer de référence majoré fixé par arrêté préfectoral : Oui / Non
Date de révision :
Date ou trimestre de référence de l’IRL :
Modalité de règlement des charges récupérables : Provisions sur charges avec régularisation annuelle / Paiement périodique des charges sans provision / Forfait de charges :
En cas de forfait de charges (en colocation seulement):
Précisez éléments propres à justifier les travaux réalisés donnant lieu à cette contribution :
Le cas échéant, exclusivement lors d’un renouvellement de contrat, modalités de réévaluation d’un loyer manifestement sous-évalué
Le bailleur déclare qu’aucun travaux n’a été effectué avant la signature du contrat de contrat de location / Le bailleur déclare que des travaux ont été effectués :
Le dépôt de garantie devra être restitué au locataire dans un délai d’un mois après restitution des clés si l’état des lieux de sortie est conforme à l’état des lieux d’entrée. Dans le cas d’une dégradation constatée lors de l’état des lieux, le délai de restitution est de deux mois.
Modalités particulières des obligations en cas de pluralité de locataires : en cas de colocation, c'est à dire de la location d’un même logement par plusieurs locataires, constituant leur résidence principale et formalisée par la conclusion d’un contrat unique ou de plusieurs contrats entre les locataires et le bailleur, les locataires sont tenus conjointement, solidairement et indivisiblement à l’égard du bailleur au paiement des loyers, charges et accessoires dus en application du présent bail. La solidarité d'un des colocataires et celle de la personne qui s'est portée caution pour lui prennent fin à la date d'effet du congé régulièrement délivré et lorsqu'un nouveau colocataire figure au bail. A défaut, la solidarité du colocataire sortant s'éteint au plus tard à l'expiration d'un délai de six mois après la date d'effet du congé.
Modalités de résiliation de plein droit du contrat : Le bail sera résilié de plein droit en cas d'inexécution des obligations du locataire, soit en cas de défaut de paiement des loyers et des charges locatives au terme convenu, de non-versement du dépôt de garantie, de défaut d'assurance du locataire contre les risques locatifs, de troubles de voisinage constatés par une décision de justice passée en force de chose jugée rendue au profit d'un tiers. Le bailleur devra assigner le locataire devant le tribunal pour faire constater l'acquisition de la clause résolutoire et la résiliation de plein droit du bail. Lorsque le bailleur souhaite mettre en œuvre la clause résolutoire pour défaut de paiement des loyers et des charges ou pour non- versement du dépôt de garantie, il doit préalablement faire signifier au locataire, par acte d'huissier, un commandement de payer, qui doit mentionner certaines informations et notamment la faculté pour le locataire de saisir le fonds de solidarité pour le logement. De plus, pour les bailleurs personnes physiques ou les sociétés immobilières familiales, le commandement de payer doit être signalé par l'huissier à la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives dès lors que l'un des seuils relatifs au montant et à l'ancienneté de la dette, fixé par arrêté préfectoral, est atteint. Le locataire peut, à compter de la réception du commandement, régler sa dette, saisir le juge d'instance pour demander des délais de paiement, voire demander ponctuellement une aide financière à un fonds de solidarité pour le logement. Si le locataire ne s'est pas acquitté des sommes dues dans les deux mois suivant la signification, le bailleur peut alors assigner le locataire en justice pour faire constater la résiliation de plein droit du bail. En cas de défaut d'assurance, le bailleur ne peut assigner en justice le locataire pour faire constater l'acquisition de la clause résolutoire qu'après un délai d'un mois après un commandement demeuré infructueux.
Sont annexées et jointes au contrat de location les pièces suivantes :
FAIT LE à
Signature du bailleur
Signature du locataire